Sur Amazon, j’ai eu la joie de découvrir que les clients ayant acheté mon livre Comme un lundi au bureau, ont aussi acheté… du papier toilettes ! (les miracles de l’intelligence artificielle).

Ce qui m’amène naturellement à une question cruciale :

TOILETTES AU BUREAU, QUEL EST TON PROFIL GASTRO ?

Tu n’assumes pas du tout cette activité bureautique et imaginer que tes collègues puissent te démasquer te pétrifie. Tu y vas donc le plus rapidement possible, en catimini, priant pour que personne ne te voie quitter les lieux.

Tu n’as visiblement toujours pas compris comment marchait le désodorisant pour toilettes et as le culot d’avertir celui qui te succède d’un : « Je ne sais pas qui est passé avant mais, je préfère te prévenir, l’odeur est insoutenable. »

Silencieux, inodore et sans trace.

Le sujet est sensible. Ton transit capricieux nécessite que tu prennes ton temps. Mais c’est toujours le mauvais moment : cinq minutes avant une réunion, quand tombe un mail urgent ou lorsque le nom de ta boss clignote sur ton téléphone. Stressé, angoncé, tu restes plus que jamais constipé.

Tu n’es pas clairement identifié car tu deviendrais sinon immédiatement le collègue le plus détesté de tout l’open space. Mais est-ce que tu peux nous expliquer COMMENT C’EST POSSIBLE DE LAISSER UN SOUVENIR SUR LA CUVETTE DES TOILETTES ?!?!?!

Ton combat : la politesse gastrique. Tu scotches régulièrement des feuilles A4 sur les porte des toilettes au bureau. Y sont inscrits, en lettres capitales, des messages du genre : « Quand l’odeur explose, le spray s’impose », ou autre « La balayette n’est pas là pour la déco. »

Tu as tellement peur de passer pour un crado que tu te retrouves systématiquement à récurer les oeuvres d’art laissées par tes collègue précédents.

 

Tu n’as JAMAIS fait ça au bureau. Tendu, avec un sentiment de gêne permanent, tu as la réputation d’être un collègue de mauvaise humeur.

Tu honores ce rendez-vous avec exactitude, chaque jour, à la même heure.

Toute cette histoire n’est pour toi qu’un prétexte pour jouer sur ton téléphone aux toilettes. Il s’agit de ta « pause » préférée.

Tu n’as pas digéré ton sandwich américain ou t’as chopé la gastro en touchant la barre du métro. Bref, tu es obligé de passer outre la bienséance bureautique nécessitant normalement une certaine discrétion. Tu offres donc malgré toi un concerto honteux et incontrôlable à chaque collègue passant à proximité des toilettes.

Tu acceptes et embrasses le merveilleux fonctionnement du corps qui t’as été offert. Il est pour toi bien naturel d’assumer le tube digestif dont nous avons été dotés. Sans tabou donc, tu n’hésites jamais à informer tes voisins de bureau : « Je reviens, je vais faire caca. »

Tu as bien noté que les toilettes étaient le seul endroit au bureau dans lequel on te foutait la paix. Tu y passes donc beaucoup plus de temps que de raison pour éviter d’aller bosser.

Tu peux utiliser les toilettes au bureau. C’est possible pour toi. Mais tu as besoin que les alentours soient ABSOLUMENT déserts, sous peine d’être bloqué. Le moindre collègue approchant les lieux te fera immédiatement cesser ton activité jusqu’à ce que tu entendes ses pas s’éloigner.

Tu as développé un savoir-faire scientifique pour gérer au mieux cette activité : feuille de papier au fond de la cuvette pour amortir et insonoriser, chasse d’eau à la livraison pour neutraliser l’odeur, et enfin, couverture des nuisances sonores en toussant ou te mouchant. Tu es un expert.

Tu squattes les toilettes handicapé, souvent plus spacieuses et isolées, pour d’avantage de sérénité et de confort.

Pas bien à l’aise au milieu de tes voisins de bureau, tu utilises les toilettes des autres services pour préserver ton anonymat.

« Je ne suis vraiment pas bien, il vaut mieux que je rentre chez moi. » Jouant sur le sujet quelque peu tabou des problèmes gastriques au bureau, tu en profites pour déserter les lieux au moindre mal de bide.

Tu déroules la moitié du rouleau de papier toilette pour en recouvrir délicatement la cuvette chaque fois que tu utilises les toilettes au bureau.

Et toi, c’est quoi ton profil gastro ?

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